Les ventes aux enchères de porcelaine font toujours la joie des collectionneurs et des amateurs. La porcelaine figure en bonne place dans les ventes que ce soit à travers un service de table, un biscuit, un vase ou un pommeau de
canne.
En France, Chantilly est l’une des premières manufactures à réaliser des porcelaines, en pâte tendre (sans kaolin), souvent marquées par l’orientalisme. Ainsi, les tasses et les rafraichissoirs en porcelaine de Chantilly se caractérisent souvent par leur décor aux couleurs dites « au grand feu » qui s’inspire des motifs extrême-orientaux.
Ce goût pour le monde oriental est dû à trois personnes : le duc de Bourbon, fondateur de la manufacture de Chantilly, Cicaire Cirou, son directeur et Jean-Antoine Fraisse, le dessinateur attitré du duc. Ce dernier a publié en 1737 un Recueil des Dessins Chinois relevant l’ensemble des décors des objets orientaux des collections afin de servir de modèles aux céramistes.
Ainsi, il est possible de retrouver dans les salles de ventes des verseuses aux décors « kakiemon », du nom d’une famille de céramiste japonais. Cette ornementation est facilement reconnaissable dans la production de Chantilly grâce aux fameux décors « à la haie », « à la fabrique », « à l’écureuil » ou encore « à la gerbe ».
Petit à petit, l’inspiration se fait plus libre et le style européen s’impose à Chantilly. Les fleurs exotiques se mêlent aux fleurs de nos jardins et les animaux occidentaux, comme la cigogne, prennent des postures orientales rappelant les grues asiatiques. A la fin du XVIIIème siècle, les interdits royaux (polychromie, …), le développement de la pâte dure de Sèvres ont raison de la manufacture qui perd son originalité et sera rachetée par un anglais en 1802.
La production de la manufacture de Chantilly reste une référence dans les ventes aux enchères, les couleurs tendres, les motifs japonisants, chatironnées, la signature au cor de chasse, la pâte légèrement colorée couverte d’un émail stannifère ainsi que certains motifs qui lui sont propres lui donne un charme particulier reconnu par les collectionneurs.