Recherche cotation désespérément
Les jeunes artistes ont-ils leurs places ? Si la question des jeunes se pose de manière plus générale d’un point de vue politique en ces heures moroses de crise économique, elle se pose également sur le marché des ventes. La spéculation, le placement, l’investissement sont devenus des maîtres mots… la rentabilité doit être immédiate, la prise de risque n’est plus qu’un lointain souvenir…sauf pour les marchés financiers. Si la bulle spéculative de l’Art contemporain et bien présente, seuls quelques un des jeunes plasticiens poussés par des galeries ambitieuses prennent leur envol après avoir été couvés par ces dernières. Mais les autres… L’artiste solitaire, pauvre, vivant sous les ponts, cliché un peu XIXème ne serait peut être pas si loin de notre réalité. Le tableau doit rester une affaire de goût avant tout. On achète par plaisir et non pas dans un but mercantile. L’artiste sortant de son école n’est pas un VRP, il est au dessus, dans une création transcendantale, phénoménoligue. L’art est un produit dont la valeur dépend, au-delà de son caractère financier établi par des critères objectifs, du rapport de l’acheteur à l’œuvre. Ce lien plus ou moins fort déterminera la somme que l’acheteur voudra bien investir. Cette répétition d’actes pécuniaires engendrera une cotation, la visibilité de cette cotation entrainera à son tour une augmentation et in fine la spéculation artistique. D’autre part les politiques de défiscalisation artistique, dont on ne peut que louer les retombées pour la scène artistique, n’entrainent elles pas cette déformation dans le processus intellectuel des acheteurs. Les « kerviel de l’art » n’ont qu’à bien se tenir. L’achat doit rester une affaire de sensibilité, de rapport à l’œuvre, de passion et d’émotion… de subjectivité. L’investissement sur l’avenir doit rester secondaire, les collectionneurs tel que Vollard, Kahnweiler ou les Stein ont défendu avant tout chose des passions artistiques et non des fonds d’investissements.
Julien Duché